Pôle Evasion d'Ambarès-et-lagrave

Voilà près de 1 an et demi que la Salle Évasion a été ouverte au public. Ce projet culturel ambitieux pour une ville de notre taille connaît depuis des controverses successives.

Parmi elles, des actes de négligence concernant la sécurité de l’établissement. Des milliers de personnes dont des associations, des enfants, du personnel municipal et des personnes âgées sont entrées dans cet établissement sans savoir que le système de désenfumage n’était pas validé par la commission de sécurité. Il a fallu en effet attendre le 21 septembre 2010 pour que celle-ci valide enfin le système après la réalisation des travaux réclamés.

On apprend en outre l’existence d’un nouveau problème au niveau des fondations comme en témoigne la décision en référé du Tribunal Administratif de Bordeaux du 7 juillet 2010 où la Mairie demande une expertise totale sur la manière dont ont été réalisés les sondages.

Le défaut de transparence sur la sécurité réelle de cette salle ne peut que nous interroger.

Parmi les controverses, il y a aussi et surtout le déficit de fonctionnement de la Salle Évasion où le budget 2010 fait apparaître des charges pour 420 000 E contre des recettes propres (hors subventions) estimées à moins de 4000 Euros. Autrement dit, le déficit prévu au budget représentera plus de 7% des impôts locaux collectés et 9% en incluant le remboursement de l’emprunt.

On est donc en droit de se demander si ce projet Évasion ne se fait pas au détriment du reste. Surtout lorsqu’on sait que les impôts locaux ont explosé depuis 2008 (>+18%) et que notre ville a vu ses manifestations fermer les unes après les autres depuis notre élection, faute de budget.

Mais la question principale est de limiter le gouffre financier de cette salle tout en préservant son projet culturel innovant.

En effet, comme vous le savez, notre pays traverse actuellement un ouragan économique et social hors catégorie dont personne ne peut dire quand il s’arrêtera. Les valeurs morales se sont effondrées à des niveaux incroyables, le pacte social de l’Etat s’efface quotidiennement, la capacité de remboursement de la dette s’estompe, les feuilles mortes des entreprises gisent un peu partout, les agriculteurs s’appauvrissent et des milliers de familles se retrouvent confrontées à la précarité. A cela s’ajoute une crise énergétique où le pétrole connaît des rendements décroissants et un dérèglement climatique inconnu jusqu’alors. Cette conjoncture difficile commence à peser de manière inquiétante sur les recettes de fonctionnement des collectivités territoriales par le biais du désengagement progressif de l’Etat.

Dans un contexte aussi morose, notre ville peut-elle se permettre d’avoir une salle dont le déficit pèse autant dans son budget ? Évidement non !

Nous devons donc nous unir pour résoudre ce problème. C’est pourquoi, je propose la création d’un groupe de travail dont l’objet serait le redressement des finances du projet Pôle Évasion par l’augmentation de ses recettes. Ce groupe de travail rassemblerait, sur la base du volontariat des élus, des associations, des citoyens et des salariés de la commune.

Ce problème n’est pas insoluble si nous l’appréhendons avec sagesse et créativité. Si nous le réalisons dans un esprit de rassemblement. Il n’en demeure pas moins urgent. Car si rien est fait dans ce sens, le contexte économique nous imposera, à terme et dans l’urgence, une réduction de la voilure par une baisse drastique des charges du Pôle Évasion. Cette situation sera insupportable pour les salariés et les contribuables.

Comme vous le voyez, cette crise nous oblige à changer nos habitudes.

Nous devons relever ce défi. Notre responsabilité d’élu nous oblige à surpasser nos divisions pour protéger l’équilibre financier d’Ambarès-et-Lagrave, pour préserver au mieux les conditions de travail des salariés de la commune et le pouvoir d’achat des administrés.